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L’empreinte carbone, qu’est-ce que c’est ?

Voici quelques éléments pour vous permettre d’y voir plus clair, de répondre à la question, et de comprendre la vôtre.

1. Avant l’empreinte, parlons carbone

Le carbone est une molécule que l’on trouve naturellement sur notre planète, et qui est indispensable à la vie sur terre. Sa formule chimique est C. Il est présent dans les végétaux, dans le sol, et dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone : le CO2 (un atome de Carbone + deux atomes d’oxygène = du carbone sous forme de gaz)… bref, il est partout ! C’est en partie grâce au carbone que nous vivons sur une planète habitable, que nous pouvons respirer, nous nourrir.

A. Mais alors, il est où le problème ?

Le problème, c’est que si la quantité de carbone de la Terre est stable, la répartition de ce carbone entre l’atmosphère, le sol, les végétaux et le reste des êtres vivants est en train de profondément changer depuis plusieurs dizaines d’années.

En particulier, la quantité de carbone présente dans l’atmosphère a fortement augmenté, et cela joue sur le climat. Le carbone présent dans l’atmosphère piège le rayonnement solaire au niveau de la croûte terrestre : on parle d’effet de serre. En d’autres termes, il fait de plus en plus chaud. Et cela va s’aggraver pendant encore des décennies.

Concentration de carbone dans l’atmosphère, en parties par million (ppm) : données issues des carottes glaciaires avant 1958, des mesures de Mauna Loa depuis.

Concentration de carbone dans l’atmosphère, en parties par million (ppm) : données issues des carottes glaciaires avant 1958, des mesures de Mauna Loa depuis.

B. En quoi cette chaleur est-elle problématique ?

Elle est problématique à de nombreux égards. La planète ne s’est jamais réchauffée aussi vite, de toute l’histoire du vivant. Ce surcroît de chaleur est loin d’être équitablement réparti sur la surface terrestre, et génère çà et là de très brusques changements de climat, et les conséquences qui vont avec : fonte des glaces et élévation du niveau de la mer, multiplication des incendies…

Du côté du climat, les courants océaniques sont modifiés, ce qui mène à l’éclosion de plus nombreuses, et plus violentes, tempêtes.

Les neuf limites planétaires, image de notre-environnement.gouv.fr

Les neuf limites planétaires, image de notre-environnement.gouv.fr

Le bouleversement climatique n’est qu’une des neuf limites planétaires, mais c’est probablement la plus importante, car elle a des conséquences directes sur la plupart des autres limites. Ainsi de la biodiversité, qui n’a pas le temps de s’adapter ni de migrer, et qui disparaît progressivement.

C. Comment le carbone arrive t-il dans l’atmosphère ?

Le carbone est “libéré” dans l’atmosphère par nos activités humaines qui en extraient des végétaux et du sol pour le brûler. Par ce processus, le carbone C est transformé en dioxyde de carbone CO2, qui part donc dans les airs. Il en est ainsi du bois abattu pour se chauffer, par exemple. Mais le pire poste d’émission de carbone dans l’atmosphère, c’est l’utilisation de pétrole comme carburant.

Le pétrole, ce sont d’anciens végétaux qui pendant des millions d’années se sont sédimentés et progressivement enfouis dans le sol. La concentration en carbone du pétrole est très importante. En brûler pour faire tourner un moteur, c’est relâcher une grande quantité de CO2 dans l’atmosphère, du carbone qui avait mis des millions d’années à se stocker dans le sol.

2. Les autres gaz

Non, il n’y a pas que le carbone qui pose problème. D’autres gaz sont également responsable du dérèglement climatique, à savoir que comme le carbone, le fait de les relâcher dans l’atmosphère augmente l’absorption des rayonnements solaires, et donc le réchauffement global de la planète. On parle de gaz à effet de serre. Comme le carbone, ils sont naturellement présents sur Terre, mais les humains se sont mis à en relâcher de plus en plus dans l’atmosphère, du fait de leurs activités.

A. Les sept types de gaz à effet de serre

Nous allons simplement les lister ici, car donner toutes leurs spécificités demanderait bien trop de temps et ce n’est pas l’objet ici. À ajouter au dioxyde de carbone, nous trouvons :

  • Le méthane
  • Le protoxyde d’azote
  • Les hydrofluorocarbures
  • Les perfluorocarbures
  • L’hexafluorure de soufre
  • Le trifluorure d’azote

    B. La notion d’équivalent CO2, ou CO2e

Pour mesurer la contribution de tous ces gaz à l’effet de serre, nous comparons leur “potentiel de réchauffement global” (PRG), à savoir leur pouvoir de conservation des rayonnements solaires dans l’atmosphère, à celui du dioxyde de carbone. Ainsi, émettre dans l’atmosphère une tonne de méthane, par exemple, c’est équivalent au fait d’émettre 28 tonnes de CO2. On dit que le méthane a un PRG de 28.

Lorsque l’on parle de réchauffement climatique, ou d’émissions de gaz à effet de serre, on utilise donc la notion d’équivalent CO2, souvent écrit CO2e, ou CO2éq, ce qui permet d’inclure dans les calculs l’intégralité des gaz à effet de serre.

Source

Source

3. Revenons-en aux émissions

Nous le disions au début, nos activités rejettent dans l’atmosphère plus de gaz à effet de serre, de CO2e, depuis plusieurs dizaines d’années, que le cycle naturel du carbone, ou des autres gaz à effet de serre. À titre individuel, chacun et chacune d’entre nous contribue à cet effet de serre par ses activités que l’on pourrait qualifier de “modernes” :

  • Consommation de pétrole pour faire tourner des machines (souvent des véhicules)
  • Consommation d’électricité pour faire tourner nos équipements
  • Artificialisation des sols (empêchant au sol de “capter” progressivement le CO2 de l’atmosphère) : bâtiments, infrastructures de transports, agriculture intensive
  • Pratiques agricoles industrielles et prépondérance de l’alimentation carnée
  • Consommation de pétrole et autres matériaux pour mettre en circulation une quantité toujours croissante de produits manufacturés

Calculer sa contribution au changement climatique, c’est calculer à quel point nos usages participent au rejet dans l’atmosphère d’équivalents CO2.

A. L’objectif de réduction

Les français émettent en moyenne 9,2 tonnes de CO2e par an (chiffre du Service des Données et Études Statistiques pour 2022, Ministère de la Transition Écologique). Cette moyenne varie beaucoup selon les modes de vie, l’utilisation ou non de la voiture, de l’avion, la vie en maison ou en appartement, le mode de chauffage, l’alimentation… Majoritairement, les empreintes varient entre 4 et 15 tonnes par personne et par an. C’est beaucoup trop par rapport à ce que la planète peut absorber. Les experts s’accordent pour dire que pour maintenir une Terre vivable pour tous, nous devons réduire cette empreinte à 2 tonnes de CO2e par an et par personne.

Répartition des empreintes calculées sur le site Nos Gestes Climat - étude OpinionWay

Répartition des empreintes calculées sur le site Nos Gestes Climat - étude OpinionWay

Un sacré objectif, qui invite à ce que l’on se retrousse tous les manches !

B. Place au calcul

Le but du simulateur d’empreinte carbone est de savoir où on en est par rapport à l’objectif global des 2 tonnes d’équivalent CO2, et de comprendre quels sont ses principaux postes d’émission de gaz à effet de serre, et comment il serait possible de les réduire. Quelles actions, au quotidien, sont plus émettrices ? Existe t-il des alternatives moins, ou non émettrices ?

Pour ce faire, vous êtes invités à détailler des éléments de votre mode de vie : transport, alimentation, logement, consommation.

Depuis 2020, l’ADEME (l’Agence de la transition écologique) a mis en ligne un calculateur, entièrement ouvert, libre et documenté, pour calculer son empreinte individuelle : Nos Gestes Climat. Pédagogique, il vous invite à réaliser votre bilan carbone individuel en quelques minutes. Contributif, il permet aux utilisateurs de questionner, suggérer ou critiquer le simulateur, participant ainsi à sa qualité.

N’est-il pas temps de connaître votre empreinte carbone ?